Séance Hommage à Gaspard Ulliel à Cannes, on ne vous dit pas l'émotion dans la salle... Ceux qui ont su résister à ce film si émouvant qui tourne autour d'une femme trop jeune pour mourir qui nous fait ses adieux, aidée par son compagnon (l'écho avec le destin de Ulliel n'est que plus bouleversant encore quand on le voit parler de la mort précoce...), ceux-là même se sont finalement effondrés lorsque la dédicace a lieu lors du générique de fin, l'équipe du film n'arrivant même pas à aligner deux mots sous l'émotion. Plus que jamais est une séance qui nous a marqué. Le film en lui-même est déjà un beau moment de philosophie, de célébration de la vie par sa finitude et son imprévisibilité, ce qui devait être un triste adieux se révèle un accompagnement et une découverte de soi-même coupés de toute temporalité. Avec Vicky Krieps en premier rôle, on ne peut que reconnaître sa capacité à jouer les personnes en souffrance, attirant notre compassion en un clin-d’œil, impossible de rester impassible au malheur de cette jeune femme, qui pourrait arriver à n'importe qui (on réfléchit à la vie à la sortie, en version épicurienne). Plus que jamais possède un fort pouvoir auto-réflexif, d'autant plus par sa tragique correspondance avec la réalité de Ulliel, et l'on retire de ces plans magnifiques de paysage naturels baignés de soleil, de ces moments déconnectés et de cet éloignement pour "mieux mourir" (un peu comme les oiseaux qui se cachent pour mourir), une véritable leçon de vie. Que cela soit à cause du film (bouleversante Vicky Krieps) ou du terrible écho de toutes les phrases de Ulliel, vous pouvez préparer un petit mouchoir, au pire vous l'agiterez pour l'adieu à l'acteur, il le mérite.