Plus que jamais court le risque de n'être considéré que comme la dernière apparition de Gaspard Ulliel, alors que son rôle est beaucoup moins important que celui de Vicky Krieps dans ce mélodrame sur fond de maladie, lequel n'est pas sans rappeler le récent De son vivant. L'actrice luxembourgeoise y est assez exceptionnelle, une habitude pour ce qui la concerne et dont on ne se lasse pas et c'est tout à l'honneur de Ulliel d'avoir accepté d'être dans son ombre et dans celles des somptueux paysages norvégiens qui illuminent cette histoire d'une tristesse infinie. La vie est un long fjord tranquille, somme toute, et il est concevable d'y trouver la paix, à l'image du troisième personnage principal de Plus que jamais, qui manque cependant de consistance et ne semble là que pour étoffer un scénario trop attendu. Celui-ci alterne d'ailleurs moments doux et durs sans trop de surprise quand on a déjà vu ce genre de films qui doivent à la fois faire montre de pudeur, c'est la moindre de choses, mais aussi nous confronter à la douleur, avec ceux qui souffrent et avec ceux qui voient souffrir. La réalisatrice franco-allemande Emily Atef (L'étranger en moi, Trois jours à Quiberon) qui semble affectionner les sujets sombres et intimes, persévère dans cette veine qu'elle maîtrise plutôt bien mais ce n'est pas pour autant que Plus que jamais restera davantage que comme un film sensible et honnête.