Kathryn Bigelow fait du cinéma de bonhomme et c'est encore le cas ici, plus encore qu'ailleurs peut-être.
Cette enquête policière dans le milieu des surfers, histoire d'amitié virile contrariée, détient son lot d'action, de poursuites et de fusillades, pour en contenter les aficionados parmi lesquels je me compte.


Mais Point Break va au-delà d'un bon polar. Par sa réalisation sèche et nerveuse, Bigelow éclaire nettement son propos. L'étrange fascination d'un gendarme pour son voleur envoûtant. En immergeant son film chez les surfeurs, communauté peu représentée au cinéma à l'époque, la réalisatrice attise encore la curiosité et offre à Patrick Swayze ce qui est pour moi le meilleur rôle de sa carrière.


Le voleur, c'est lui, sorte de gourou new-age, toujours en quête de la vague mystique, celle qui vous oblige à toujours repoussé vos limites. Véritable tête brûlée accro à l'adrénaline, le bougre multiplie les activités à fortes sensations, outre le surf (parfois même en nocturne), il pratique la chute libre et le parachutisme mais également le braquage de banque, à la tête du gang des anciens présidents (puisqu'ils portent alors les masques de Reagan, Nixon, Carter et Johnson). Les anciens présidents financent ainsi leurs différents voyages sur les spots les plus fameux du globe.
Le gendarme c'est Keanu Reeves, une jeune recrue du F.B.I. intégrant le bureau de Los Angeles. Nommé co-équipier du vieux de la vieille Angelo Pappas (Gary Busey excellent de cabotinage), il le persuade de reprendre l'enquête en se basant sur la théorie de Pappas comme quoi les présidents seraient des surfers. Le jeune agent Johnny Utah infiltre donc ce microcosme planchiste en se servant d'une jeune femme qui lui présentera donc Bodhi, ce type au charisme certain avec qui une amitié teintée de compétition naîtra rapidement. Très vite Utah ne peut plus se voiler la face et comprend que son gourou et ses potes sont les braqueurs. Un jeu du chat et de la souris débute...
Bigelow utilise aussi bien l'énergie solaire de Swayze que la fougue de Reeves, encore débutant bien que déjà expérimenté.


Film sec et nerveux avec un personnage devenu culte (allant jusqu'à inspirer Jean Dujardin), Point Break sent bon les 90's et renouvellera quelque peu le genre.
Excellent !!!

Goloumledosfin
9
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le 10 mai 2020

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Goloumledosfin

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