J'en gardais un souvenir mitigé (sans doute vu trop jeune), le revoir m'a conquis. C'est simple : presque tout ici est question de mise en scène. Le scénario est bien troussé, globalement cohérent et franchement efficace dans sa description du milieu policier gangrené par la corruption tout comme celui des trafiquants, mais clairement, ce qui aurait été un film juste correct avec un bon artisan devient un classique avec William Friedkin derrière la caméra. Technique, montage, rythme, musique (quelle bande-originale!!)... La maîtrise du gars est juste hallucinante, que ce soit pour dérouler son récit que lors des scènes d'action, parfois sèches, sans fioriture, parfois franchement impressionnantes, à l'image bien sûr de cette hallucinante
course-poursuite
que l'on aurait aimé voir durer encore plusieurs minutes. « Police fédérale, Los Angeles » (lui préférer largement son titre anglais, « To Live and Die in L.A. ») est une œuvre sans illusion (ou alors seulement celle de l'image), désenchantée sans être d'un cynisme déplacé, juste lucide, puissante également à travers ses personnages et les relations qui les unissent, l'impeccable casting étant toutefois dominé par un Willem Dafoe dans ce qui est certainement l'un des tout meilleurs rôles de sa riche carrière. Bref, une vraie claque faisant honneur aux polars américains, et un incontournable des 70's : alors quand en plus on a la chance de le (re)découvrir au cinéma...