Mine de rien, j'ai dû voir plus ou moins tous les films de Nicolas Vanier. Cela dit, éloge de la nature excepté, ce dernier s'est « converti » à des productions nettement plus familiales, « gentillettes » qu'à ses débuts. De ce point de vue, « Poly » est sans doute son apogée, débordant de bons sentiments, de jolies images, avec un mignon petit scénario avec poney trop mignon maltraité à protéger.
Le scénario déroule sans la moindre surprise son programme, avec passages obligés et situations que l'on voit venir de (très) loin, saupoudré d'un humour complètement anachronique (les deux gendarmes, mon dieu...), exploitant, au moins, de belle manière son décor cévenol, mis en valeur par une jolie lumière malgré une reconstitution trop proprette, à l'image de voitures n'ayant pas le plus petit défaut. Dommage que Vanier se révèle beaucoup moins à l'aise pour réaliser les scènes d'action, à la limite du ridicule, ou écrire des personnages dignes de ce nom, entre gamine agaçante et méchant aussi caricatural que grotesque, où Patrick Timsit se laisse aller comme rarement.
En fait, ce qui m'a permis de tenir, au-delà du joli discours très « animal friendly », c'est Julie Gayet. Lumineuse, élégante, sensible : elle parvient à faire de ce personnage sans grande envergure une figure rassurante, protectrice et éminemment positive : une femme qu'on aimerait connaître, tout simplement. Au moins aurais-je appris que Dick Rivers ET Johnny Hallyday ont chanté une reprise de « Let's Twist Again » de Chubby Checker. À l'extrême rigueur pour un soir de fête en famille, si vous êtes d'humeur (très) indulgente.