On ne peut pas dire "aimer" ce film. On ne peut que le recommander.
On ne peut pas l'accuser de voyeurisme, comme je l'ai lu ça et là : étant donné qu'il est autobiographique, par une femme qui a mené le combat avec son mari médecin, la déduction est assez rapide sur la question.
On ne peut pas rester indifférent face à ces scènes d'archive, parfois extrêmement violentes (le bébé "mort" sorti par césarienne sauvage, une des séquences les plus hallucinantes que j'ai vu depuis des mois), parfois bouleversantes d'humanité (si ce n'était pas un documentaire, beaucoup crieraient aux clichés gauchistes !), toujours d'une profondeur révélatrice.
On ne peut pas ne pas se sentir coupable d'une façon ou d'une autre. Ça peut rebuter, mais parfois, n'est-ce pas nécessaire, pour éviter l'indifférence de certains pour les prochaines villes détruites, lorsqu'un gamin a plus de courage que tant de Français face à ces événements ?
Vous ne pourrez pas passer à côté. De loin la plus grosse claque que j'ai vu au Festival de Dinard.