C'est un film construit tout entier autour de la personnalité de Danielle Darrieux et, de fait, l'actrice se livre à un numéro de charme, réussi il faut le reconnaitre, où elle joue avec un bel entrain les orphelines tour à tour romantiques et délurées.
L'intrigue est mince, qui repose sur l'équivoque d'une rencontre par petite annonce; de telle façon qu'elle ressemble à la relation triangulaire de Cyrano, Roxane et Christian. Les situations sont parfois un peu niaises et les personnages souvent simplistes. Jusqu'aux abords du dénouement, l'encore époux de Danielle Darrieux Henri Decoin a bien du mal à imprimer une dynamique à cette comédie sentimentale très respectueuse de la jeune fille française et qui brocarde gentiment, au nom de la jeunesse, les acteurs d'une certaine morale, la directrice de l'orphelinat, le proviseur, un gardien de square.
Egalement, on retrouvera ici la traditionnelle antienne vichyste (ainsi qu'une courte scène, digne de Leni Riefenstahl, où la jeunesse s'emploie à la saine pratique du sport...) sous la forme d'une classe de cancres indisciplinés, gosses de riches et d'aristocrates, laquelle se rachètera en faisant preuve de générosité et de responsabilité. Avec cette génération, la France est sauvée...Elément anecdotique, utile à replacer le film dans son contexte historique, d'une comédie au demeurant sympathique.