L'écologie, avant que ça soit grave la mode
Edito :
Revenant sur cette critique 3 mois après la première ébauche, je me rends compte que je pourrais encore la continuer puis la remettre en attente d'une énième suite.
Je trouverais quelque chose à dire dans 3 mois, mais serait-ce bien utile ?
Mononoke se vit, il ne se raconte pas.
C'est un chef-d'oeuvre. On n'en voit que peu dans une vie.
Allez le regarder plutôt que de lire ma prose vide.
(ci-dessous le texte d'origine, qui n'a finalement pas forcément grand intérêt ^^)
Une ode à la nature, sujet que le Maître a toujours eu à cœur.
Un film violent, poétique, politique, magique, métaphorique, tendre, beau.
Les superlatifs ont été inventés juste après sa sortie.
Ce film fait partie de mon top10, LE top10, celui que je tiendrai jusqu'à ma mort, et je ne doute pas qu'il n'en sortira jamais.
C'est le film de tous les excès.
Le plus long sorti des studios Ghibli.
Le plus long à réaliser.
Le plus grand nombre d'images par seconde (à sa sortie, Princesse Mononoke est l'un des premiers films d'animation en 24 ips, soit le double des productions japonaises de l'époque, et mieux que Disney qui affiche 18 ips pour la plupart de ses films).
Un travail titanesque de 3 années, quoi.
Les personnages sont variés, nuancés, et les doublages viennent ajouter à l'émotion inhérente au film et à son sujet (quiconque désapprouve a vu le film en VF et mérite par conséquent une mort lente et douloureuse, bien que le châtiment doive être débuté le plus tôt possible afin de durer un maximum. Merci donc de vous signaler à l'accueil).
On aura des sentiments contrastés et fluctuants vis à vis de la galerie de personnalités qui s'offre devant nous, et leur progression au fil de l'histoire.
La symbiose entre l'homme et son environnement est au centre du film et, si cela n'est pas original en soi, la personnification et la réaction de dame Nature en revanche est -à ma connaissance- relativement unique dans sa forme.
Le traitement est remarquable par sa retenue et sa justesse, ne masquant malgré tout pas la souffrance de Miyazaki face à cette cruauté que l'homme inflige au monde dans lequel il vit et ne fait que passer.
Que l'on croie ou non en des concepts comme la réincarnation, Gaïa, que l'on ait la fibre écologique ou non, que l'on ait une conscience de l'empreinte que l'Homme est en train de laisser sur sa planète ou non, l'une ou l'autre des facettes du film nous atteindra probablement.
Au risque de débiter une banalité, le film recèle une universalité.
La toile de fond de ce réquisitoire écologiste est la quête initiatique d'un jeune homme, touché par un mal inconnu dès les premières minutes du film, qui quittera son village natal pour chercher la rédemption de créatures fantastiques contées dans les légendes familiales.
On goûtera ou non le prétexte, mais la fresque colorée et vivante qui se déroule devant nos yeux est un tel émerveillement que ce serait presque suffisant à notre bonheur.
De fait, ce n'est pas qu'un poème visuel.
Tous les sens sont en alerte et on se prendra à essayer de toucher les petits Kodamas, on aura parfois l'impression de sentir les fragrances de la forêt luxuriante.
Côté auditif, Joe Hisaishi aux platines, comme d'habitude.
Un envoûtement de tous les instants.
On a les oreilles qui frétillent de bonheur tant la mélodie est en communion avec les images et distille à souhait tour à tour la tension, l'angoisse, l'apaisement, le mysticisme.
Un modèle d'efficacité et à la fois de discrétion, partie intégrante de l'œuvre dans sa globalité.
La profondeur abyssale de cette bande-son subjugue nos sens et nous entraîne à notre tour dans le tourbillon des émotions suscitées par le film.
Refus de la facilité, des clichés, l'écueil du manichéisme est évité malgré un sujet qui s'y prêtait (l'écologie).
La nature est présentée non comme une entité capable de distinguer le bien du mal, mais plutôt comme une conscience qui utilise tous les moyens à sa disposition pour se protéger, sans cruauté, sans volonté de nuire.