Du bon Alex de la Iglesia comme on l'aime, avec ses nombreuses qualités et ses quelques défauts, déjà constatés dans des films tels que "Crimen ferpecto" ou "Balada triste".
Toujours malpoli et outrancier à l'image de son personnage de clochard hargneux et lubrique, l'espagnol revient avec un huis-clos dont le point de départ pourra évoquer "The myst" : une galerie de protagonistes bien allumés se retrouvent en effet confinés dans un bistrot douteux, sous la menace d'un danger mal défini.
On ne s'ennuie jamais car le huis-clos est bien géré, notamment grâce à une mise en scène efficace et inventive. "El Bar" s'avère certes assez inégal, mais reste souvent jouissif grâce à un cocktail d'humour, de violence et de critique sociale, avec en prime un soupçon d'érotisme, matérialisé par la sculpturale Blanca Suarez jouant les Lara Croft des égouts madrilènes.
De plus, tel un Cronenberg européen, de la Iglesia laisse une nouvelle fois libre court à son (mauvais) goût pour les chairs meurtries, ce qui offrira une poignée de scènes gore aux amateurs du genre (brûlures, corps en décomposition, etc...).