Arrivant 1000 ans après la bataille, je suis à l'instant surpris en grand bien par Prisoners. Denis Villeneuve signe ici un drame psychologique fort, tournant autour de l'enlèvement de deux fillettes, et de la conception de la Justice. Certes, le scénario est perfectible et plusieurs ficelles utilisées peuvent parfois sembler un peu flou. Cependant, on se concentrera tout d'abord sur le jeu des acteurs, dans l'ensemble très réussi, mais surtout sur l'atmosphère pour pardonner ces rares imperfections.
L'atmosphère, parlons-en. Elle est ici sublimée par la re-création parfaite de ces petites villes de la Suburbia américaine, par une bande-son qui baigne le tout d'une torpeur froide, mais surtout par une réalisation MAGISTRALE. N'ayons pas peur des majuscules, ici chaque plan de Villeneuve est un véritable tableau. Loin des montages sous EPO chers à Hollywood, ici les plans de caméras fixes à la lumière millimétrée rendent des scènes du beauté à couper le souffle.
Le film est ainsi à regarder en HD impérativement, pour s'extasier au moins autant que sur le jeu de Jake Gyllenhaal avec des gros plans sur des bougies en extérieur, un dialogue de sourds à travers une vitrine battue par l'orage ou une scène de fin en voiture aux contours flou dans une nuit de tempête.