Le procès de l'évolution.
1925, un professeur d'enseignement public est attaqué en justice par le ministère public pour enseigner la théorie de l'évolution de Darwin à ses élèves. Le procès sera l'occasion pour les défenseurs de cette théorie de renverser en partie le dictat de la religion chrétienne sur le dernier bastion ultra-croyant des États-Unis.
Tout est histoire de croyance et de conviction dans ce procès. Au-delà de l'obscurantisme, on parle de propagande, de médias, d'emballement judiciaire et surtout d'un contexte bien particulier. Car l'Etat américain défend la genèse selon la bible, et un avocat du barreau de Chicago défend le pauvre professeur. Un rapport de force bien particulier, clairement en défaveur des pro-Darwin. Un combat perdu d'avance, comme dit par le journaliste cynique joué par Gene Kelly.
Doté d'un rythme parfait, d'une joute verbale absolument prodigieuse (du vrai trash talking), c'est le portrait d'un Amérique pas si lointaine qui transparait. Une Amérique qui ne veut pas se renseigner ou apprendre, une Amérique qui préfère la douce ignorance au savoir qui remet en question. Ça dénote un vrai portrait de société, où les choix de vie se font toujours dans la douleur, avec des renoncements sur certains points pour en améliorer d'autres.
Pas moralisateur, bien qu'il donne longtemps l'impression d'un portrait à charge sur la religion et les religieux, le film nuance intelligemment son propos sur la fin, en ne remettant pas en cause la religion, mais son interprétation. Une bonne surprise, une découverte même d'un film qui n'a pas pris une ride.