Que ce film est long (119 mn) ! Comment a-t-il pu obtenir la Montgolfière d’Or et un prix (du jury œcuménique) à la 70e Berlinale ? Les documentaires de Raymond Depardon passeraient pour des films d’action en comparaison. Il est mal cadré, mal filmé (caméra branlante), abusant des gros plans (des patients et du professeur), sans champ contre champ, avec des plans inutiles (gouttes d’eau après la pluie, chatte tricolore du professeur, à la queue courte et boitant de l’avant droit, chien qui aboie pendant la collation, cygne sur un étang) et plans fixes comme provenant d’une caméra de surveillance et donc, peu de plans de coupe. Tourné au cours des 7 jours qui précèdent son départ en retraite, le film est divisé en 4 parties : la 1ère présente comment travaille le Pr Yamamoto, 82 ans, pionnier de la psychiatrie dans les années 1960’ : il entraine ses patients à réduire à « zéro » (titre en japonais) leurs désirs pour y renoncer et n’hésite pas à les aider financièrement [dure 1 h, ce qui est trop long car on comprend vite sa méthode qui a été développée dans le film « Mental » (2008)], la 2e consiste à montrer une collation (gâteaux à la vapeur et limonade) entre le Pr, sa femme Yoshiko, 88 ans, atteinte de démence sénile, et le réalisateur, suivie du diner avec sushis et soupe où le Pr installe les bols, les serviettes (inutile), la 3e est la plus intéressante, avec la venue d’une amie de sa femme qui a hébergé sa mère, avouant qu’il a sacrifié sa femme à ses patients) et la 4e où le couple va fleurir les tombes des parents et grands-parents (scène émouvante mais elle aussi trop longue).