Après visionnage de "Prometheus", je ne suis toujours pas en mesure de déterminer s'il s'agit ou non d'un prequel de la franchise "Alien", dont j'ai surtout à l'esprit le premier volet.
Non, à en croire Ridley Scott, enfin pas vraiment, mais un peu quand même...
En tant que tel, "Prometheus" est un film de science-fiction à tendance horrifique, assez moyen car inégal, traversé de fulgurances mais aussi de fautes de goût, à l'image de ce gros bonhomme numérique qui apparaîtra grotesque dans peu de temps, si ce n'est déjà le cas.
Le récit est marqué par ce grand écart permanent entre une supposée autonomie du scénario (auquel a participé Damon Lindelhof, papa de "Lost") et sa filiation avec Alien, visible dans de nombreux aspects de l'univers, à commencer par ce jeu répugnant sur les matières organiques, entre boursouflures, éléments fossiles et gluants (du meilleur effet d'ailleurs).
En même temps, le dénouement refuse semble-t-il de s'emboîter parfaitement avec "Alien" premier du nom, en nous présentant une créature hybride.
A la limite peu importe, plus gênant encore apparaît le comportement stupide des protagonistes, censément des spécialises reconnus dans leur domaine, d'une intelligence supérieure, et qui pour certains passent leur temps à agir en dépit du bon sens le plus élémentaire, à commencer par les deux scientifiques oubliés à l'intérieur du dôme, qui s'amusent à titiller une créature inconnue, où par le personnage de Charlize Theron, qui tente d'échapper à un vaisseau sphérique en courant droit devant elle, dans son axe!
Toutefois, malgré ces nombreuses réserves, "Prometheus" reste un divertissement correct ; c'est juste que le nom de Ridley Scott nous avait laisser espérer plus et mieux.
D'ailleurs, parmi les fulgurances que j'évoquais, il faut mentionner l'exécution au lance-flammes de Holloway, ainsi que la scène de l'auto-avortement de Shaw!
L'occasion de dire un mot sur la distribution, inégale elle aussi : Noomi Rapace s'investit de son mieux dans un rôle très proche de Ripley, mais son amourette avec le très peu "scientifique" Logan Marshall-Green a tendance à la desservir.
Charlize Theron apparaît sacrifiée, de même que Michael Fassbender, dont la prestation volontairement désincarnée ne m'a pas convaincu, lui donnant surtout l'air d'un imbécile heureux.
On est content de revoir Idris Elba et Guy Pearce, même si le vieillissement numérique de ce dernier laisse à désirer. Quant à Rafe Spall et Sean Harris, on les voit finalement assez peu, dans des rôles de toute façon caricaturaux.