Un vieil écrivain malade (John Gielgud) imagine ce qui sera probablement sa dernière oeuvre. Son sujet est encore indécis, incohérent et, filmé par Alain Resnais, illustre les pensées parfois profuses de son auteur. La mort et l'euthanasie, une querelle familiale sont au coeur d'une fiction à peine ébauchée, sans queue ni tête, répondant aux idées noires du romancier.
Ainsi, Resnais met en scène le mécanisme de la création littéraire, un composé de fiction, de fantasmes ou de situations vécues. Le fils de l'écrivain est le personnage central de son récit rêvé, procureur rigide et intolérant, un être méprisable placé au coeur d'un psychodrame, un figure un peu floue, mal définie, qui pourrait être alternativement lui-même et le double de l'écrivain.
Comme toujours chez Resnais, la mise en scène est prépondérante. Complexe, ludique (ce footballeur, par exemple, qui se glisse, incongru, comme un parasite dans les pensées de l'écrivain) elle enrichit l'intérêt et l'originalité d'un sujet aux multiples facettes, qui réserve des surprises suivant une certain nombre de faux-semblants.