Vu en avant-première, en présence de Bertrand Tavernier.
Adapté de la bande dessinée semi-autobiographique à succès (mais que je n’ai pas lue), « Quai d’Orsay » raconte comment le jeune Arthur Vlaminck est embauché pour s’occuper des éléments de langage par le ministre des Affaires étrangères, Alexandre Taillard de Worms (alias Dominique de Villepin). Pour être plus clair, il est là pour écrire des discours, et ça ne sera pas sans difficultés, devant réussir à se faire une petite place entre tous ceux qui gravitent autour d’un ministre un peu compliqué à gérer.
Le film est le meilleur de Tavernier depuis longtemps, sans doute depuis « Capitaine Conan », et le cinéaste, pourtant plus habitué au drame, trouve ici parfaitement ses marques dans la comédie, signant une réjouissante satire politique, énergiquement rythmée par un montage vif et précis, et surtout grâce à des acteurs au tempo réglé comme du papier à musique. Avec le personnage haut en couleur d’Alexandre Taillard de Worms, Thierry Lhermitte endosse l’un des plus grands rôles de sa carrière et semble bien parti pour choper un petit César tellement il est irrésistible de drôlerie en ministre hyperactif et insaisissable, traité par son entourage comme un grand enfant à ne pas contrarier. Raphaël Personnaz, révélé par le précédent film du réalisateur, « La Princesse de Montpensier », renvoie bien la balle dans le rôle du protagoniste, Niels Arestrup est parfait en directeur de cabinet qui tire les ficelles en douce (ça sent le César aussi !), d'ailleurs tous les seconds rôles sont savoureux, que ce soit Julie Gayet, Thierry Frémont, ou encore une émoustillante Anaïs Demoustier en petite amie pétillante du héros. Le film devrait, je l’espère, obtenir beaucoup de succès à sa sortie en novembre. En tout cas, avec « 9 mois ferme », ça fait du bien de voir une comédie française réussie après un début d’année particulièrement horrible dans le genre.
Très bon film, je « stabilote » !