Quai d'Orsay par Embrouille
Quai d’Orsay fait le choix de mélanger humour et politique. Choix osé s’il en est. Ceci aurait pu être une belle réussite, c’est finalement un semi-échec.
Le défaut majeur de ce film, c’est qu’on a l’impression de tourner en rond. Passé une première demi-heure sympathique ou l’on découvre avec Arthur (Raphaël Personnaz) la rencontre avec le ministre, le film s’installe dans une monotonie et une routine assez affreuse.
La faute principalement a un humour qui ne marche pas toujours la première fois, mais qui est répété à outrance ! (les feuilles qui volent, sérieusement, c’était déjà pas drôle la première fois, ils pensent tout de même pas qu’au bout de quinze ça va l’être ?)
Les personnages de ce film sont aussi complètement ratés ; voire même écrits avec les pieds par un gamin de six ans. Ils sont tous plats et ultra-caricaturaux : le ministre qui ne fait que brasser de l’air, l’homme de l’ombre qui fait le travail à sa place et le petit jeune qui prend. Et encore, je ne parle pas des personnages secondaires : le gros conseiller qui veut manger (lol), le petit vicieux qui fait des blagues de cul (re-lol), la conseillère qu’est-pas-gentille-mais-c’est-pas-grave-c’est-une-fille-sexy (trololol)… Bref, rien que du déjà vu et revu.
Et puis bon, la réalisation, on en parle ? Parce qu’entre la scène du diner à New York qui file des crises d’épilepsie et les citations d’Héraclite (parce que le ministre il cite tout le temps Héraclite, sissi tavu !)…
Ajoutez à cela un manque de rythme flagrant dans la seconde partie du film, et vous avez tous les éléments pour un bon film raté !
Bon après tout n’est pas à jeter non plus. Je reviens sur cette première demi-heure, avec la découverte des lieus et du ministre en accompagnement d’Arthur. Les scènes avec sa copine aussi sont sympas. Globalement, le personnage a été sous-utilisé et aurait mérité quelques évolutions au cours du film, mais reste quand même agréable parce que très attachant.
Les acteurs sont aussi plutôt bons. Raphaël Personnaz est très bon dans son rôle et confirme qu’il sera à suivre dans les prochaines années, Thierry Lhermitte est excellent dans le costume de ministre, malgré la faiblesse d’écriture du personnage. Mention spéciale aussi a Niels Arestrup pour son rôle d’homme de l’ombre.
Au final, un film qui malgré d’évidentes faiblesses tant d’écriture que scénaristiques, tient le coup grâce à un trio d’acteurs talentueux plus ou moins bien exploités (Il aurait peut être valu le coup de mettre de temps en temps le ministre en retrait pour exploiter les personnages de Raphaël Personnaz et de Niels Arestrup)