2 tomes valent mieux qu'un film
Il y a les dialogues vifs de Christophe Blain, les ressorts comiques qu'il a voulu proches du burlesque, le montage sec et saccadé qui rappelle les cuts entre les cases de sa BD. Tout y est : les saillies méchantes, drôles, idiotes, les portes qui claquent, les feuilles qui volent, les chaussures qui ne brillent pas assez, les coups de putes, les stabilos et les fragments d'Héraclite. Mais Tavernier (d'où lui vient cette idée ?) a convoqué Thierry Lhermitte dans le rôle de Villepin, alias Alexandre Taillard de Vorms. L'acteur, au demeurant sympathique, incarne le Ministre des affaires étrangères comme il incarnait un G.O. du Club Med. Le personnage perd la stature qui contrebalançait avec force le ridicule. Il s'agite sans aura, peine à faire rire, échoue à figurer la puissance. En contrepoint, Niels Arestrup excelle par sa prestation charismatique, sobre, efficace. Plus il s'efface, plus il existe. C'est lui qui devrait être ministre.