Je n'en attendais pas grand-chose, étais même inquiet : j'avais tort. D'ailleurs, pour une première (et peut-être dernière) tentative derrière la caméra, Abd Al-Malik ose pas mal de choses, à commencer par le noir et blanc, choix en définitive plutôt concluant. Sans être marquant et manquant peut-être un peu d'émotion, la décision du rappeur de retracer son parcours sans l'enjoliver a quelque chose de touchant, sa sincérité ne faisant jamais le moindre doute. On va souvent à l'essentiel, mais les grandes étapes sont claires, cohérentes.
Mais surtout, autant l'aspect « je retrace mon propre parcours » n'intéressera pas tout le monde, loin de là, autant l'aspect « religieux » est vraiment à souligner. Enfin un long-métrage nous proposant une vision ouverte de l'Islam, sans caricature, sans haine, ne demandant au contraire qu'à vivre en harmonie avec chacun. C'était important de le faire, et en cela le film mérite d'être salué, tout comme les excellentes prestations de Marc Zinga et de la magnifique Sabrina Ouazani. Un biopic aussi respectueux que respectable.