Précédé d’une sacrée réputation pour un western de série B, Quand les tambours s’arrêteront est effectivement un film bigrement intelligent. Ce qui marque tout de suite, c’est la qualité de sa réalisation illustrée par une première séquence des plus originales allant jusqu’à la présentation du personnage principal. L’ouverture influencera, de toute évidence, John Ford pour La Prisonnière du désert, ce qui n’est pas rien. Le scénario est ensuite intelligemment conduit jusqu’à un huis-clos passionnant où les jeux de lumière font merveille (les bougies, l’incendie, les peintures des Indiens, les passages nocturnes, etc.). Les thèmes abordés sont intéressants (notamment ceux du puritanisme, de la rédemption, de la différence) pour un film de 1951 et de série B.
Si les idées fourmillent tout au long de ce petit format (1h15) avec une séquence au beau milieu de grands espaces arides et désertiques (ou presque) qui fait évidemment écho au huis-clos à venir dans l’église, on ne peut que regretter la mollesse de la première partie qui peine à passionner. Par ailleurs, le budget est visiblement très faible avec une ville trop petite, trop peu d’habitants, mais aussi trop peu d’Indiens visibles lors des scènes tournées à l’extérieur de la ville. Tout ceci nuit inévitablement à la force de l’ensemble, surtout que les acteurs manquent d’envergure malgré la richesse de leurs personnages.
On n’est pas loin de passer à côté d’un vrai très bon western mais il est dommage que l’ensemble, bien que très bien fait, manque d’efficacité, marque de fabrique des meilleures séries B.