Un western poussif de fin de parcours pour Hathaway

Revoir un film d’Henry Hathaway, c’est un peu se replonger dans l’ambiance feutrée des mardi soir de notre jeunesse au coin du feu. Shoot Out est le 66ème film du réalisateur. Hathaway en a mis en scène une dizaine et celui-ci est sa dernière confrontation avec le genre fondateur du cinéma Hollywoodien.

Le script n’est pas très épais, le budget ne semble pas être le principal atout de cette modeste série B, et la présence de Gregory Peck semble en avaler une grosse partie. Sur un scénario de Marguerite Roberts, qui avait déjà officié pour Hathaway sur 100 Dollars pour un Shérif et 5 Cartes à Abattre, il s’agit d’une adaptation de l’auteur d’origine canadienne Will James.

Pas grand-chose à dire de ce film d’un Hathaway qui semble avoir perdu son goût de l’épique et du spectaculaire pour un modeste schéma narratif sans envergure. Le film accumule les clichés, avec ses méchants caricaturaux et son déroulé extrêmement prévisible et ne réserve aucune surprise.

Peck y semble fatigué et pas vraiment concerné, il y incarne le personnage de Clay Lomax, un cambrioleur qui a purgé une peine de prison, après avoir été trahi par son compagnon. Il revient pour régler ses comptes, et se retrouve de façon inattendue avec une gamine sur les bras. C’est dans cette idée que surnagent les quelques bonnes idées de ce western faiblard, uniquement alimenté par cette idée d’associer le vieux cowboy et l’enfant, et il faut avouer que ça fonctionne bien de ce côté, et ça donne quelques scènes sympathiques.

Au-delà du schéma narratif extrêmement classique et du déroulé prévisible, on a droit à quelques scènes assez violentes et cruelles, notamment avec les élucubrations du bandit psychopathe interprété par l’acteur de séries télé Robert F. Lyons qui interprète le bandit névrosé Bobby Bay Jones. A part ça, peu de choses à dire sur ce film facilement oubliable. On ne peut pas dire que l’on y retrouve la patte de l’auteur du Jardin du Diable et La Fureur des Hommes et ça ne sert pas vraiment la cause d’un genre que les auteurs désenchantés du Nouvel Hollywood ont déjà phagocyté.