Tiens, les champignons sont à la mode, ces temps-ci, dans le cinéma français, et si la récolte de Ozon est moins transgressive et hilarante que celle de Guiraudie (Miséricorde), elle s'avère délicieusement amorale et riche en ambiguïtés. Toutefois, le démarrage de Quand vient l'automne est plutôt somnolent, comme si son réalisateur voulait nous endormir, en décrivant la vieillesse tranquille et campagnarde d'une dame, apparemment bien sous tous rapports, et entichée de son petit-fils. Mais, bien entendu, le ver est dans le fruit ou plutôt dans une certaine poêlée de champignons et à partir de là, va y avoir du spore, comme on dit dans les sous-bois, et la frontière entre le bien et le mal se révéler ô combien floue. Les recettes de grand-mère pour combattre la monotonie des jours ne sont très recommandables mais, benoîtement, Ozon installe son climat vénéneux et néanmoins bourguignon avec son savoir-faire habituel sans cependant pousser le bouchon aussi loin que parfois. Saupoudré d'humour noir et illuminé par la magnifique Hélène Vincent, dans un rôle enfin à la hauteur de son talent, et accompagnée d'une Josiane Balasko aux petits oignons, le film trouve aisément son rythme de croisière dans une ambiance à la Simenon/Chabrol parfaitement de saison et qui se déguste comme un repas de gourmet.