Traude Krüger enseigne le piano à des détenues. Un jour, elle fait la connaissance de Jenny Von Loeben, une jeune femme instable et incarcérée pour meurtre. Elle décèle en elle, un talent pour le piano et va tenter de lui faire passer un grand concours…
Chris Kraus met en scène un magnifique duel entre deux femmes que tout oppose, si ce n’est, cette passion pour la musique. D’un côté, une femme d’un certain âge (elle a connu l’horreur nazi), tiraillée entre son amour de jeunesse et celui pour le piano et de l’autre, une jeune femme emprisonnée pour meurtre, au caractère bien trempée et qui n’a plus rien à perdre. D’ailleurs, on ne tarde pas à découvrir qu’en réalité, elles ont un autre point commun, celui de la captivité (psychologique pour la première et physique pour la deuxième).
Malgré leurs ressemblances, elles ont néanmoins deux visions bien distinctes de ce qu’est la musique au piano. Traude a plus d’affinité pour des compositeurs tels que Schumann, Mozart ou Schubert, tandis que Jenny, voit à travers sa pratique du piano une sorte d’exutoire qui la met en transe lorsqu’elle s’adonne à sa “musique de nègre” (dixit Traude à propos de sa jeune élève insolente).
Quatre minutes (2008) marque les esprits, en très grande partie grâce aux interprétations des ses actrices, Monica Bleibtreu (dont le rôle était initialement prévu pour Jeanne Moreau) et la remarquable et incandescente Hannah Herzsprung. La mise en scène faisant le reste, ainsi qu’une très belle B.O. qui nous accompagne tout au long du film.
(critique rédigée en 2008, actualisée en 2024)
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