Aux abords du pont Neuf, un jeune homme se balade, et va croiser une (très belle) jeune femme qui va tenter de se suicider. Il va empêcher qu'elle commette l’irréparable, et va se confier sur les raisons de son geste, une difficile rupture amoureuse...
Adaptation contemporaine des Nuits blanches de Dostoïevski, j'avoue que le film de Robert Bresson est assez difficile d'accès ; il se découpe en quatre nuits, qui sont autant de rencontres entre les jeunes gens, qui va parler d'un moment de la vie de cette fille. Là, c'est assez simple, mais nous sommes chez Robert Bresson, donc l’ascétisme est à rude épreuve, et il faut dire que c'est d'une lenteur... On n'est pas aidés par la laideur intersidérale de la photo signée Pierre Lhomme, ni par la représentation complètement cliché de hippies se baladant sur Paris. D'ailleurs, je n'avais jamais entendu autant de musique, extérieure, chez le réalisateur...
Mais je ne peux pas être complètement négatif, et je sauve tout de même les deux acteurs, Guillaume des Forêts et Isabelle Weingarten, qui sont dans le moule Bressonien, c'est-à-dire à parler faux, mais de manière juste, dans un ton monocorde, mais qui arrivent tout de même à passer une certaine émotion. Et puis tout de même une des scènes du flash-black où la jeune femme raconte le début de son histoire d'amour, propose un moment d'un érotisme fulgurant, celle-ci se déshabillant d'une manière vraiment sensuelle, sans en faire trop, avec pour une fois la lumière naturelle qui fait son office.
Pour une fois, le cinéma de Robert Bresson m'a laissé quelque peu sceptique, avec une histoire certes intéressante, mais dont le rythme le réserve aux plus avertis.