Greenaway s'emmêle les pinceaux, confond dépoussiérage du mythe et infatuation (le mot est boursouflé et exactement à l'image du style du film), recherche d'expressivité de la mise en scène et expérimentation technique voire bidouillage, rupture de ton et sortie de routes, style et effets...
Il fait le malin et son acteur lui emboîte le pas. Ils sont doués, c'est sûr et c'est virtuose, souvent, parfois cela passe, le plus souvent, c'est lassant, très lassant. Moyens techniques ou non, cela ne change rien à l'affaire.
En mettre plein la vue, tel est son désir. Mais il devrait savoir que le cinéma n'est pas un art de la vue, lui qui en sait tant sur la chose... (j'ai vu le film à la suite d'une conférence de Mr Greenaway - ce qui, il faut l'avouer, ne met pas dans les meilleures conditions... j'avoue avoir raté les 7 dernières minutes...)
"Un film que c'est pas la peine", comme disait un cinéaste qui a su dépoussiérer et humaniser un autre mythe. Greenaway n'a pas compris la leçon de Van Gogh, semble-t-il. Dommage, faire un film sur un cinéaste... que de joyeux problèmes en perspective et à résoudre il y avait !! Tout est pris par le petit bout et ce seul bout... je doute que cela fasse un film complet, et surtout honnête : Greenaway contre la Russie poutinienne tout entière, fût-elle terriblement bien pensante et hypocrite... la belle affaire si on oublie de s'occuper de son sujet et de l'aimer ne serait-ce que 5 minutes. Bref.