De Lorene Scafaria, j'avais beaucoup apprécié « Jusqu'à ce que la fin du monde nous sépare », un peu surpris de ne pas la voir plus régulièrement depuis à la tête de projets prometteurs. Et pour tout vous dire, j'ignorais complètement qu'elle était la réalisatrice de « Queens » avant de découvrir son nom au générique, et ce n'est clairement avec ce que j'ai vu que j'aurais pu le deviner. Pas forcément inefficace, plutôt rythmé, le film n'apporte toutefois vraiment pas grand-chose aux nombreux récits d'escroquerie déjà vus, et que ce soient des danseuses (très, très sexys) prétendant plus ou moins se venger des nantis responsables de leur condition de femme-objet prête plus à sourire qu'autre chose tant l'œuvre apparaît bien plus racoleuse qu'engagés.
Visuellement, d'abord : c'est extrêmement chargé, souvent laid, saturé de couleurs agressives, s'adressant clairement à un public très ciblé, tendance « esthétique clip de rap », parfois plus que pénible à regarder. Quant au scénario, s'il se tient à peu près (« inspiré d'une histoire vraie » oblige), il n'est pas captivant pour autant, ni original dans ce qu'il décrit, si ce n'est, donc, par l'identité de ses protagonistes, dont une Jennifer Lopez étonnamment convaincante, éclipsant sans grande difficulté le reste du casting.
On peut même trouver sa relation avec l'héroïne intéressante, probablement l'aspect le plus réussi du film, malgré quelques grosses ficelles. C'est trop peu. On sent vraiment le produit commercial, pas foncièrement mauvais, mais presque opportuniste, très superficielle dans ce qu'il révèle de ses héroïnes, où la patte d'une réalisatrice pourtant douée n'apparaît jamais. Bref, un titre se laissant vaguement regarder et tout à fait dispensable, si ce n'est pour brûler de désir devant le feu provoqué par J.Lo.