Sans doute a t-on un peu surestimé la dimension politique de « Rambo », mais il serait malhonnête de dire qu'elle n'existe pas. Si l'action, très efficace, est omniprésente, il faut aussi apprécier la réalisation habile de Ted Kotcheff et un scénario bien construit, prenant finalement relativement son temps avant de faire « tout exploser », présentant un héros finalement assez ambigu, trouble, à la fois invincible et un peu perdu dans cette « guerre » absurde, cette nation qu'il ne comprend plus et semble le rejeter.
Le discours final, évoquant l'horreur vécue par les soldats au Vietnam, est peut-être l'une des scènes les plus fortes réalisées sur le sujet, excellemment interprétée par un Sylvester Stallone qu'on a rarement vu aussi vulnérable, faisant terminer l'œuvre sur une note plus grave quant à l'accueil des vétérans une fois de retour au pays. Une œuvre qui fait sens encore aujourd'hui, en plus d'être un film d'action de qualité.