Ça y est : j'ai vu les quatre « Rambo », et c'est la seule réelle satisfaction que je pourrais en tirer. Ne soyons pas injustes non plus : c'est nettement moins pire que le second volet, presque pénible à suivre et d'un racisme à peine voilé, pur produit reaganien dénigrant le discours du film originel. Ici, au moins la réalisation est-elle plutôt professionnelle (malgré un découpage parfois discutable dans les scènes d'action), le résultat se regardant sans trop d'ennui, avec ce qu'il faut de « morceaux de bravoure » pour rendre cela digeste, la sobriété étant relativement de mise. On pourrait même presque y voir un message de « tolérance » au vu de la façon dont nous est présenté le peuple afghan : courage, force, sens du sacrifice, seulement, difficile de ne pas sourire lorsqu'on voit ce qu'est devenu ce pays aujourd'hui et l'incroyable intolérance religieuse qui le caractérise, l'absence totale de femmes ici pouvant d'ailleurs être vu comme un signe avant-coureur.
Bon ba sinon, c'est « Rambo », quoi ! Le communisme c'est mal, du coup on a des gros méchants russes ayant enlevé Trautman, que John va forcément aller libérer, ici avec un allié mais quand même en grande partie tout seul, parce que c'est quand même lui le plus fort, merde ! Quelques scènes peuvent valoir le coup d'œil, notamment à travers ces beaux paysages plutôt bien exploités. Au moins ne se fout-on pas trop de nous, reste qu'au moment de faire le bilan, on ne retiendra vraiment pas grand-chose de ce numéro trois n'apportant strictement rien à la mythologie qu'avait su créer Ted Kotcheff et Sylvester Stallone dans « First Blood », seul titre de la saga ayant une véritable « raison d'être ». Passable.