The Rock, George et deux autres monstres en visite à Chicago

APRÈS SÉANCE


Franchement pas représentatif de ce que j’aime voir au cinéma, Rampage – Hors de contrôle partait avec un double handicap : celui d’être un nanar et une adaptation de jeu vidéo.


On a tous probablement une définition plus ou moins différente des nanars, ces mauvais films si mauvais qu’ils en deviennent presque bons. Je les classe moi-même au sein de plusieurs catégories. Il y a entre autres les nanars qui se prennent au sérieux (les pires), les nanars devenus cultes, et les nanars à 120 millions de dollars conscients de leur condition de nanar. Je pense que Rampage fait partie de cette dernière catégorie. Clairement ce n’est pas brillant, ça ne vole pas très haut. Mais ce n’était pas l’ambition de ce film et au final, on peut même dire qu’il s’en sort plutôt bien. Et le matériau de base était loin d’offrir de bonnes perspectives d’intrigue… Rampage est un jeu d’arcade édité par Bally/Midway en 1986. Il s’agit d’un jeu dans lequel trois joueurs ont la possibilité d’incarner d’énormes monstres détruisant une ville face aux assauts de l’armée. Détruire des buildings est le seul objectif de ce jeu, autant dire que les scénaristes ont eu du pain sur la planche.


Rampage est la deuxième adaptation d’un jeu vidéo avec Dwayne Johnson après le très critiqué Doom… Ici, il est David Okoye, un primatologue engagé dans une bromance avec George, un gorille albinos extrêmement intelligent. Un soir, des résidus d’une expérience ratée de la vilaine entreprise Energyne Corp. s’échouent au sein de l’enclos de George le transformant en monstre incontrôlable. Le même genre de débris s’écrasent au milieu d’une meute de loups et dans le parc national des Everglades… Chicago va donc devoir subir les terribles attaques d’un gorille géant, d’un loup volant et d’un alligator mutant !



SUR LE FOND : 5 étoiles



Comme indiqué précédemment, l’univers original du jeu laissait la place à beaucoup de créativité pour le film. Se résumant à trois monstres qui cassent tout, le jeu ne raconte en effet rien d’autre. C’est donc une adaptation très libre en raison de la faiblesse scénaristique du matériau de base. Pour en faire quoi ? Globalement, il s’agit d’un énième blockbuster d’action avec des tanks contre des monstres au plein milieu d’une ville. On peut toutefois apprécier quelques innovations dans le genre comme la relation Davis/George par exemple. Cette relation va ajouter un objectif de plus au film. Le héros n’a pas uniquement le but de terrasser les gros monstres, mais il souhaite également protéger l’un d’eux. C’est beau, mais un peu problématique… Si on part du principe que George n’est pas vraiment méchant mais simplement victime de l’ADN malveillant, on devrait pouvoir avoir cette même logique avec Ralph le loup volant et Lizzie l’alligator mutant, non ? Tant pis, on les tue.



Of course the wolf can fly.



Le film repose essentiellement sur la prestation de Dwayne Johnson. C’est d’ailleurs mon tout premier film avec The Rock que je vais voir au cinéma étant plutôt hermétique aux Fast and Furius post 2 et autres San Andreas. Du coup, j’ai été un peu étonné de voir autant d’autodérision dans le jeu de Dwayne Johnson aussi bien concernant son personnage caricatural que sur le film en général. C’est assez bien venu et c’est ce qui classe le film dans la catégorie des nanars conscients d’être un nanar. Rampage envoie son genou dans les burnes de la crédibilité, c’est n’importe quoi°. Et le personnage principal est le premier à nous le faire remarquer. La « bonne » prestation de Dwayne Johnson est largement compensée par la faiblesse des autres personnages. Le docteur Caldwell (Naomie Harris) est assez inutile, la fratrie Wyden (Malin Akerman et Jake Lacy) sont foncièrement énervant et Jeffrey Dean Morgan joue un Negan sans Lucille. Le personnage de Burke (Joe Manganiello) aurait pu être sympa dans le cliché du méchant bad-ass, il meurt malheureusement après 15min de chasse et un hommage à Alien.


° Le scénario repose tout de même sur quelques bases scientifiques. L’ADN contient réellement des séquences répétées appelées CRISPR (Clustered Regularly Interspaced Short Palindromic Repeats). Sans pouvoir faire voler un loup, des recherches sont quand même entreprises depuis les années 90 pour identifier et modifier des séquences ADN liées au développement de certaines maladies.


Tous ces personnages servent finalement une intrigue très basique uniquement destinée à divertir. Il y a de la punchline, de la vanne, souvent de bas étage. Mais globalement, j’avoue non sans un petit sentiment de culpabilité que le film tient sa promesse. Brad Peyton s’offre même le luxe de glisser quelques easter eggs pour les plus initiés dont je ne fais pas partie. Le plus reconnaissable est probablement la robe rouge que porte Claire Wyden (Malin Akerman) pendant une partie du film faisant clairement référence au personnage féminin tenu par le gorille sur les images du jeu.



SUR LA FORME : 5 étoiles



Rampage constitue la troisième collaboration du People’s Champ’ avec le réalisateur Brad Peyton après Voyage au centre de la Terre 2 et San Andreas, que je n’ai eu ni l’occasion ni l’envie de voir. Sans faire naître le désir de voir toute la filmo du type, je ne peux pas dire que Rampage fût pour autant un supplice. Après trente minutes d’introduction un peu molles, le film sert non-stop ce pour quoi il est fait : de l’action, des explosions, des cascades et des monstres.


La manière dont c’est fait ne pète pas trois pattes à un canard mais ça a le mérite d’être efficace et lisible. Le loup volant et l’alligator mutant sont full numériques évidemment, mais le gorille géant est un mélange d’effets numériques et de performance capture (Jason Liles) qui rend plutôt bien. Le choix de ne pas travailler que devant des fonds verts mais de reproduire une partie des rues de Chicago évite aussi la grosse bouillie numérique. En réalité, je m’attendais à des CGI de bien moindre qualité et j’ai été plutôt surpris.



When science shits the bed, I'm the guy they call to change the sheets



Le film propose des sonorités orchestrales très classiques dans ce style de blockbuster, même s’il m’a semblé entendre quelques similitudes entre le thème principal et la musique du jeu de 1986. Au final, outre ces présumées ressemblances mélodiques, le film et le jeu partagent le même objectif de divertir sans avoir grand intérêt.


Bonus acteur : NON


Malus acteur : NON



NOTE TOTALE : 5 étoiles


Spockyface
5
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le 13 mai 2018

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Spockyface

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