Reachers
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le 26 oct. 2016
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Être étudiant ou aspirant étudiant en Corée n'est vraiment pas chose aisée. Dès l'enfance on te barde des plus grandes exigences, on annihile totalement ton libre arbitre pour ne te laisser qu'un avenir incertain, froid de toute émotion. Tu dois être le meilleur, bosser encore et encore, friser l'excellence, le ciel, la divine perfection. Mais rare sont les élus qui, au profit d'une jeunesse sacrifiée, touche ce rêve tellement matérialiste et faux qu'il ne t'amènera qu'une satisfaction d'ego, rien de plus rien de moins. C'est effrayant.
Reach for the sky, comme l'incombe son format de documentaire apporte un regard tantôt glacé, tantôt ironique sur ces jeunes adultes, dont le seul et unique espoir est d'intégrer les plus prestigieuses universités de Corée. Certains tentent le concours pour la première fois, quand d'autres, plus rodés mais davantage désillusionnés, redoublent. Pendant un an nous verrons ces jeunes évoluer, travailler sans relâche pour peut être décrocher la lune, celle la même qui définira leurs vies futures.
Reach for the sky dérange du fait de l'éloignement qu'il peut nous inspirer. On aura beau se plaindre des difficultés nationales en matière de réussite scolaire, il n'en est rien face à cette instrumentalisation totale d'une Corée en plein essor. Et c'est bien là que le documentaire te blesse. Il te blesse d'un stress partagé d'entre ses protagonistes et toi. Le décompte des jours s'affole avant l'ultime examen de leur vie, tu souffres de les voir se détruire pour des parents qui fondent d'immenses espoirs, pour une société amère qui ne reconnaît aucun échec.
Il est difficile de vraiment aimer pareille histoire tant sa justification finale se borne à pousser les jeunes à réaliser leurs rêves. Or, il n'y a aucun véritable rêve là dedans, seulement l'illusion de faire des choix. Et quand bien même on ressent les difficultés qu'ils doivent surmonter, on n'évoque que peu cette souffrance physique et mentale existant fortement. Le suicide des jeunes par exemple s'avère anormalement haut, comme l'entrée dans la folie ou l'éternelle dépression. Bien évidemment tout n'est pas bon à montrer mais on ne peut nier la chose.
Pour autant le documentaire est suffisamment prenant pour te gagner, tant par son intérêt que son mortel exemple. Si l'approche se veut plus démonstrative que précise, incisive, on ne peut pour autant pas lui jeter la pierre. A voir assurément.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes En 2016, je vais sucer la moelle du cinéma, Le Festival du film Coréen de Paris (édition 2016) invite Fosca à se farçir du bel ouvrage et Vus en salle grâce à SensCritique
Créée
le 26 oct. 2016
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