Même si le message peut manquer de subtilité, au moins Kevin Smith va droit au but en dressant l'inventaire des démons embarrassants de l'Amérique post-11 septembre : fanatisme religieux, complaisance vis-à-vis des armes à feu, racisme, homophobie, Etat tout puissant aux obsessions sécuritaires, et surtout une perte de valeurs à tous les étages. A trop se replier sur lui-même, le pays est désormais en guerre contre lui-même.
Le serment du révérend Cooper est en ce sens glaçant, car c'est ce discours haineux qui est aujourd'hui tenu par certains prêcheurs et de plus en plus suivi. Michael Parks, remarquable dans le rôle, incarne tout à la fois la haine, la sérénité, l'intelligence, la conviction, le danger.
Même si le film manque un peu d'envergure, Kevin Smith utilise parfaitement les moyens à sa disposition, livrant des scènes d'action très nerveuses. Mais c'est évidemment par sa teneur que Red State acquiert un statut de pamphlet qui vise juste.