Rien de bien neuf en Norvège, puisque ce « Refroidis » reprend vraiment tous les codes que l’on connait bien du film de « vendetta » (…pour peu que ce genre existe… Enfin… On se comprend !) Maintenant, ce n’est pas parce que c’est classique que ce n’est pas efficace ! Bon, déjà, je pense que comme tout cinéphile non-scandinave j’ai su trouver dans ce film le charme de ces décors enneigés auxquels nous sommes tous pour la plupart fort peu habitués. Ce charme fonctionne d’autant mieux que l’auteur Hans Petter Moland a su pour moi en tirer le meilleur des partis. Dans l’écriture comme dans la réalisation, il y a quelque-chose d’assez glacial là-dedans. Il y a des pointes d’humour noir un peu partout et notamment en des endroits souvent inattendus...
(...comme par exemple quand Dickman découvre le corps de son fils. La tragédie de la scène est étrangement compensée par ce mouvement ascensionnel ridicule de l’appareil qui désamorce totalement la tension. Le décalage pour le coup est total).
Rien n’est trop surappuyé, tout est diffus, qu’il s’agisse aussi bien de l’absurdité que la cruauté, si bien que cet humour noir infuse vraiment cet univers, ce qui en fait toute sa force. D’ailleurs, en soi, ce « Refroidis » me fait beaucoup penser au « Fargo » des frères Coen. Au fond la mécanique est la même. Il a suffi d’une idée à la con (en l’occurrence celle de Finn de piquer un paquet de coke) pour que soudainement toute une dynamique de mauvaises décisions soit lancée et conduise à la grande hécatombe que le seul titre annonce. Donc bon, sans être véritablement original, ce « Refroidis » parvient malgré tout à faire le boulot selon moi, ce qui me parait être l’essentiel. Allez ! J’irai même plus loin en disant que « Refroidis » est au fond un film qui sait être assez… rafraichissant. (ho ! ho ! ho ! Blague de fin et rideau.)