Refroidis, ce thriller norvégien décalé, violent et cynique, s'apparente à un Tarantino par son aspect loufoque, sanglant et son penchant à additionner les victimes collatérales. Au départ Nils (Stellan Skarsgard), fraîchement élu citoyen de l'année de sa commune, découvre la mort de son fils. Ne croyant pas au suicide par overdose de ce dernier, ce conducteur de chasse-neige se transforme alors en véritable justicier au combien plus singulier et captivant que celui interprété dernièrement par Denzel Washington dans Equalizer. S'en suit une hécatombe farfelue, avalanche meurtrière qui dégringole sur les traficants de drogue locaux et le gang des serbes. Des bandits de grands chemins déambulant dans un décor scandinave vierge et enneigé rappelle évasivement l'atmosphère froide, isolée et saugrenue de la série Lilyhammer. Chaque défunt a alors droit en guise d'hommage à un carton noir avec leur nom et signe religieux, comme une pierre tombale brièvement portée à l'écran. L'interprétation manque parfois de justesse et le scénario de panache, en enchaînant les quiproquos entre gangsters de façon moins fluide ou moins aisée que RocknRolla, ou Arnaques, crimes et botanique.
Hans Petter Moland signe somme toute un polar nordique drôle et sanglant, où la vengeance côtoie le grotesque, et la pureté le macabre.