Encore, encore et encore un film qui se promène avec un concept intéressant, et qui décide qu'il va le mettre au service d'une histoire banale et dont on se fout.
Dans un avenir très con où la montée des eaux est telle qu'on a créé des barrage de plusieurs dizaines de mètres avec la mer, Miami est devenue une nouvelle Venise et l'océan atlantique la nouvelle Adriatique. Donc des milliers/millions personnes (on ne sait pas combien vivent au milieu de toute cette flotte qui envahit les rues, mêmes celles encore praticables à pieds) vivent dans une ville dévastée, mais qu'on nous vend comme une belle ville italienne de l'entre-guerre post-apo, où à tout moment, l'océan menace de déborder les barrages (quand on voit les rares plans sur cette retenue d'eau, on a l'impression qu'il ne reste plus que quelques centimètres de marge) t noyer ce qu'il reste de la ville. Mais tout va bien, les gens y vivent en flânant, dans une sorte de langueur et de mélancolie commune. Et moi qui pensait qu'en Floride il y avait tempête et ouragan de temps en temps... là non, tout va bien, l'océan est une mer d'huile qui ne devra jamais bougé.
Bref, et dans ce monde qui ce veut à moitié film noir et à moitié film méditerranéen, notre héros possède une machine à lire dans les souvenirs. Et comme tout le monde semble s'ennuyer ferme dans ce monde débile, il gagne sa vie en permettant aux autres de revivre leur souvenir.
Et là, au lieu d'exploiter la chose de différentes façon : soit en en faisant un film thriller, ou au contraire une sorte de contemplation sur cette apathie fasse au réel, le film nous sort la carte de la rencontre d'amour qui commence bien, mais où la fille disparait du jour au lendemain, le héros reste hanté par sa disparition, mais un événement le remet sur ça trace et on apprend que non, elle ne l'a pas juste quitter pour le quitter, mais elle avait un secret à garder (là vous mettez ce que vous voulez, de toute façon c'est toujours nul : elle était payée pour l'aimer, elle était un agent-secret, son passé de prostitué/criminelle/arnaqueuse/héritière quelconque/... l'a rattrapée), mais finalement oui elle l'aimait vraiment et ça finit mal. En fait le film est un remake de "Ne le dis à personne" mais avec un peu de SF dedans.
Ce film est chiant parce qu'il ne sait pas choisir son rythme et veut à la fois jouer la carte du thriller et nous montrer cette nouvelle vie futuriste ou règne l'ennui, mais le mélange des deux fait que c'est le spectateur qui s'endort. Le thriller est vu et revu, donc on peut deviner la direction du film aisément, et comme ce qu'il doit raconter est follement intéressant, il ne nous offre pas ces moments du quotidien, fais de rien et de presque rien. On a une voix off qui ne cesse de se lancer dans les poncifs les plus éculés et un montage qui coupe un peu au doigt mouillé (je pense à cette scène de baston avec le méchant dans un couloir qui aurait pu être une reprise de celle de "Old Boy", mais qui décide de couper sans cesse pour... je sais pas; et plus loin la scène de l'opéra sous l'eau, franchement, ça n'aurait pas été plus beau si tout avait été un plan séquence où la caméra était resté à distance ?)
Le film n'offre rien, l'émotion est au niveau zéro et après les 45 premières minutes, le film cesse complètement le moindre effort et délivre son scénario lambda sans une once d'originalité. Avec une pseudo interrogation à la fin, mais qui en fait ne change absolument rien à ce qu'on vient de voir. Et un moment qui se veut tragique quand la fille parle au héros à travers le souvenir du méchant, que ça dure trop longtemps, avec des gros sabots, pour que je puisse y croire un seule instant. C'était d'un ridicule (je ne comprends pas les commentaires qui font l'éloge de cette scène... c'est au niveau de la bague de mariage dans le verre à champagne.) même l'esthétique, qui aurait pu avoir du cachet n'est qu'une vomissure à renfort d'effet spéciaux numérique et autres 3D, rien n'a de matière.


Vous pouvez passer votre chemin ou revoyez "Le talentueux M. Ripley", ça avait plus de chair.

alizengrah
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le 27 août 2021

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alizengrah

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