La science-fiction est un genre merveilleux : on peut la mélanger avec tout un tas d'autres genres pour des résultats très différents. Alors certes, Reminiscence n'est pas le premier à aller puiser son inspiration dans le film noir puisque Blade Runner et Minority Report l'ont déjà fait avant Lisa Joy qui, après la création de la série Westworld avec son Jonathan Nolan de mari, scénariste de The Dark Knight et frère de Christopher, signe ici son premier film qui a donc bénéficié des conseils du papa d'Inception, mais Wally Pfister nous a prouvé avec Transcendance que ce n'est pas parce qu'on fait du cinéma à la Nolan qu'on atteint le même niveau qualitatif.
C'est dommage parce que le premier quart d'heure met bien en condition avec notamment ce premier plan magnifique et un concept général ma foi propice à un très bon film (pas si éloigné de Minority Report quand on y réfléchit bien). Et puis quel casting qui a la classe : Thandie Newton, Rebecca Ferguson, Cliff Curtis et surtout le très talentueux Hugh Jackman. Bref, tous les feux étaient au vert. Dès lors, dommage que Lisa Joy ne semble jamais avoir d'emprise sur son scénario qui semble lui échapper au fur et à mesure que l'intrigue progresse : très (trop??) grandes facilités dans l'enquête de Nick, deus ex machina un peu trop voyants, et encore pire que ça, une espère d'artificialité qui m'a clairement empêché de m'immerger dans Reminiscence. J'aime souvent dire que dans les films que j'aime, il y a ce petit côté palpable, comme si tu pouvais littéralement pénétrer dans le film et vivre l'histoire.
M'enfin, venant de la créatrice d'une série où les personnages évoluent dans un monde factice, j'ai presque envie de dire qu'elle a inconsciemment fait la même chose avec son film, sauf que dans ce cas précis, ça ne marche pas.
Bref, Reminiscence ou cette impression d'être clairement passé à côté d'un bon film voire d'un grand film, dommage!!