La gastro de l'année 2015, épisode 1/3 : Renaissance sur le trône.

Et oui, chaque année elle revient la petite coquine et il fallait une fois de plus qu'elle tombe sur moi. J'ai toujours été un chanceux, pour sûr... Bref, qui dit gastro dit aller-retour entre le lit et le trône non pas de fer mais de simili-porcelaine. Du coup, autant faire passer ce délicieux moment de grâce et de délicatesse avec des films si possible d'Action/SF/Fantasy histoire de me maintenir dans un état d'attention raisonnable entre le coma et l'éveil.

C'est parti pour Renaissances, film de 2015, réalisé par Tarsem Singh. On y suit un Ben Kingsley cancéreux, clairement sur sa fin, à qui on a sûrement dû préciser que jouer les mourants voulait dire jouer comme un pied. Va donc causer avec Walter White qu'il te donne les bons tuyaux, Benny. Ce bon vieux Ben est donc en train de passer l'arme à gauche mais voilà, comme tout un chacun, crever ne lui dit rien qui vaille. De ce fait, et grâce à son super argent (le type a quand même un appartement presque entièrement en or), il va entrer en contact avec une société visiblement très secrète permettant moyennant une somme astronomique de te transférer dans un corps de synthèse, plus jeune et tout beau. C'est donc comme cela que le vieux Ben se réveille en Ryan Reynolds en se maudissant de ne pas avoir pu choisir sur catalogue tant l'acteur est pataud et inexpressif. Mais bon, cela lui suffit à rouler des mécaniques et jouer les beaux gosses dans un cliché de la Nouvelle-Orléans. Il va également se faire un pote black parce qu'encore une fois on ne sort pas du cliché mais ce n'est pas tout car Ryan, fort de sa nouvelle jeunesse peut s'envoyer tout ce qui bouge. Chose qu'il fait de bon cœur en se levant plus de minettes qu'un homme peut en espérer en une demi-vie. La société par laquelle notre héros est passé lui fournit une super appartement ainsi qu'une voiture de sport etc. Mais plus important encore, Ryan (je vais pas m'emmerder avec les prénoms des personnages, je suis malade je vous rappelle) a un traitement qu'il doit scrupuleusement respecter sous peine d'avoir d'étranges hallucinations.

Jusque là tout va bien et comme chacun le sait, dans un film du genre, c'est pile le moment où les choses partent généralement en sucette. Si vous avez envie de voir Renaissances, ce qui est compréhensible parce que ce n'est franchement pas si mal que cela, je vous prie d'arrêter ici votre lecture pour la reprendre après. Dans le cas contraire (ou si vous vous en fichez), poursuivons quelque peu sans pour autant tout révéler.

Ryan oublie une fois ses médocs et se tape en conséquence une hallucination du tonnerre, le laissant sur le sol de sa salle de bain, tout en sueur. Cela me rappelle vaguement quelque chose... Toujours est-il que ses visions lui montrent une femme et une fille entre autres détails. Curieux et surtout confus, l'ami Ryan va enquêter sur l'affaire pour au final découvrir qu'en réalité la fameuse société ne mettait pas à disposition des corps de synthèse mais de vrais personnes. Si ce n'est pas vraiment une révélation pour le spectateur, cela perturbe un petit peu le héros qui va se lancer à la poursuite de l'ancienne vie de son corps. Sur le papier c'est pas mal du tout et assez cohérent. On fait de plus intervenir la société secrète comme étant le grand méchant de l'histoire car il en faut bien un. S'en suit de la bonne action et des péripéties dont je n'aurais pas le courage de détailler. Tout ce que je peux dire c'est que Ryan va tenter de faire tomber cette société car, visiblement, il s'est racheté une nouvelle conscience avec sa famille de substitution. Soit, sauf que tu leur a quand même filé 250 millions de dollars aux types, t'avais pas une vague idée, mais alors très vague que ces zigotos si secrets n'étaient pas forcément très déontologiques ?

Et c'est un peu le genre de réflexion que l'on se fait tout le film. On part de bonnes idées mais tout reste plat et sans grandes émotions ni véritable ambition et partis pris. Cette société n'est que superficiellement abordée, aussi on a beaucoup de mal à la craindre. Il en va de même pour Ryan qui, je le rappelle, est censé être Ben Kingsley. On ne le retrouve jamais, à croire qu'il est devenu amnésique.

De plus ce qui est un peu redondant dans le film c'est que les personnages vont se satisfaire d'explications minables sur tout ce qui se passe d'étrange en mettant cela sur le large dos de madame la confusion. Non, je suis désolé mais dans une situation pareille, ne t'inquiètes pas que j'en ai à la pelle des questions, questions demandant des réponses explicites. Non, là ,tu dois attendre les trois quarts du bousin pour que quelqu'un soit mis dans la confidence. C'est ça tout le film, ce qui ne contribue pas à la rendre malin ou très intéressant (je suis vache, il y a tout de même deux trois bonnes idées comme l'agent ennemi que l'on envoie sur le terrain dans un autre corps...). C'est pas mal dans l'ensemble, outre le jeu d'acteur médiocre on a quand même une histoire plutôt bien fichue et prenante. C'est simplement que l'on pouvait certainement attendre quelque chose de plus grand, de plus aboutit. Au moins s'ils avaient pris Nicolas Cage cela aurait pu devenir culte, voir amusant. Malheureusement je ne suis pas certain que l'on se souviendra longtemps de ce film. C'est dommage car la fin est très bonne et le ton y est juste. Pourquoi nous faire attendre deux heures de film pour que l'émotion nous prenne ?