Encore un film vu trop jeune... Car si je gardais un souvenir poliment ennuyé, le revoir (au cinéma, qui plus est) a été un véritable délice. Sorte d'ancêtre du blockbuster avec infiniment plus de poésie et sans réelle scène d'action à proprement parler, « Rencontres du troisième type » va constamment à contre-courant du traitement habituel concernant nos amis extraterrestres : le choix des personnages, leur personnalité, cette volonté d'apporter constamment de la douceur dans le traitement, le tout porté par un talent visuel hors-norme, des discrets (sauf à la fin) effets spéciaux aux décors.
Il y a toujours un contexte précis (scientifique, en l'occurrence) et si certains pourront y voir de la naïveté, j'y ai surtout vu beaucoup de charme, d'élégance, toute la partie avec Richard Dreyfuss étant constamment étonnante : on lui envierait presque sa « folie »... Et puis il y a évidemment cette dernière partie devenue totalement mythique, comme la fameuse partition de John Williams : là encore, le résultat est étonnant, sensible voire majestueux, sans oublier un aspect pour le moins audacieux :
le héros abandonne ni plus ni moins sa famille pour visiter l'espace sans même leur faire ses adieux !!
Si ça n'est pas gonflé, franchement... En tout cas, un magnifique éloge de l'imaginaire qui, s'il a peut-être légèrement vieilli parfois, n'a rien perdu de sa force visuelle et de son charme singulier : un classique, un vrai.