Rencontres du troisième type par Kroakkroqgar
Il est surprenant de constater que Steven Spielberg a réalisé ‘Rencontre du troisième type’ 4 ans avant ‘E.T. l’extra-terrestre’. Alors que le second se présente comme un divertissement grand public un peu fantaisiste, l’œuvre précédente tient à placer cette mythologie dans un contexte réel, également plus sombre. Le film est alors en soi plus ambitieux, et son lien avec ‘E.T.’ aurait pu en faire la suite logique : extra-terrestres et autorités humaines y sont mutuellement conscients de leur existence, et il n’est plus question que d’établir le contact.
Quoiqu’il en soit, ‘Rencontre du troisième type’ se décompose en deux axes. Le premier, et de loin le plus passionnant, s’intéresse au destin d’un père de famille témoin de l’apparition d’un OVNI. Crise conjugale puis familiale, folie, déni de l’administration : les péripéties de Roy sont captivantes.
En revanche, le deuxième axe du récit n’est pas aussi solide. Il s’agit pour Steven Spielberg de mettre en scène la rencontre entre une poignée de l’humanité avec des entités extra-terrestres. Le réalisateur abuse légèrement des effets fantastiques (champ électromagnétique, coup de soleil, obsession pour Devils Tower, enlèvement mystérieux), et ne livre que très peu, voir pas du tout, de réponse à ces évènements. L’objectif étant sans aucun doute de laisser libre cours à l’imagination du spectateur, au même titre que ‘Contact’, mais on ne peut s’empêcher de rester sur notre faim.
Pour autant, en mettant en scène des dinosaures ou des extra-terrestres dans ses films, le réalisateur a compris comment toucher le rêveur qui se cache en chacun de nous. Lorsqu’il aborde des sujets aussi fantasmés, il ne lui reste plus qu’à offrir une mise en scène poétique et des effets spéciaux de qualité pour assurer un spectacle ravissant. Ainsi, les OVNI mis en scène sont superbes (notamment le vaisseau mère), les nuages en ébullition annonçant l’arrivée des extra-terrestres sont magnifiques, et la scène finale est tout à fait grandiose (avec son thème culte). On ne regrettera finalement que la longueur du récit, et le ton nécessairement pompeux qui accompagne le contact.
Ravissant, mais pas forcément indispensable.