Je suis quelqu'un d'éminemment cultivé. Demandez-moi une référence, je l'ai. Pitchez moi un film, je l'ai déjà vu. Quand je rencontre quelqu'un, je me définis par mes "4 favorites" avant de parler de mon rapport à la mort. Je suis un monstre de culture.
Et pourtant, je connaissais le sample de Disiz avant d'avoir vu Rencontres du Troisième Type. Véritable coup de clim'.
Rencontres du troisième type questionne notre rapport au sensationnel et au mystique. Le point fort (et faible pour d'autres) du film est que chaque personnage n'est finalement que spectateur de quelque chose qui le dépasse. Ici, pas d'aventurier hors normes ou de sauveurs de l'humanité.
Spielberg a toujours eu une relation forte avec le regard avec en première ligne la scène mythique de découverte des dinosaures dans Jurassic Park. 15 ans avant le mythe, l'usage du contre-champ est central dans Rencontres du Troisième type, pour montrer l'impuissance et la fascination des personnages face à une chose qui les dépasse. Scientifiques comme civils, tous sont sans défense face à ces phénomènes. On explorera donc les thèmes de l'obsession du mystique, de l'existence d'une vie ailleurs mais aussi de la communication avec ces êtres venus du ciel (énorme influence sur Denis Villeneuve et du sublime Arrival j'imagine). Même si le film comporte des longueurs, les 30 dernières minutes sont d'une telle maitrise qu'il est impossible de quitter l'écran des yeux, même pour l'ipad kid que je suis.
Mention spéciale pour le scénario : le mec quitte job, femme et enfants pour choper la voisine et rejoindre les aliens. Vis ton rêve mon grand.