Du Renoir dans un bel écrin de Renoir
Ce nouveau « double-biopic » (Auguste/Jean Renoir) m’a d’abord fait un peu hésiter quant à l’opportunité ou non de le voir mais le résultat cinématographique vaut le détour.
Cinématographique car tout ou presque repose sur un très beau travail d’image, de lumière, de couleurs. Le tout accompagné d’une délicate mise en scène où la caméra, sans cesse animée d’un mouvement lent, vient magnifier le corps de la nouvelle muse du peintre/du futur cinéaste, interprétée par Christa Théret. Cela ressemble un peu à du Renoir dans du Renoir, mais pas à un Renoir de pacotille, le film ayant fait l’objet d’un soin particulier.
Côté scénario, il ne faut pas s’attendre à du grand romanesque, l’histoire n’est pas l’argument principal du film. Vous n’y trouverez ni effusion de violence malgré le contexte de la première guerre –le film se déroule en effet essentiellement à quelques rares scènes près dans le domaine des Renoir qui constitue un havre de paix, de verdure et de volupté -, ni débordement de sentiments. Mais la pudeur au cinéma fait quelquefois du bien et permet d’éviter des passages souvent obligés.
Certains pourront donc trouver ce Renoir quelque peu ennuyeux. Pour ma part, malgré le fait que je ne sois pas particulièrement fan d’un certain parti pris esthétique dans le 7ème art, je me suis laissée portée par la beauté des séquences et la douceur du trait du cinéaste.