En 1992, Tarantino frappait un grand coup avec Reservoir Dogs, qui, malgré un bilan commercial moyen, réussit à retenir l'attention des critiques et des festivals de cinéma à travers le monde.
Des gangsters en costard, un braquage dont on ne voit rien, des dialogues et un humour vulgaire/pince-sans-rire, un narration non-linéaire, le tout dans un film noir : la touche 'QT' faisait ses grands débuts. A un film devenu culte, il faut en outre en relever le casting remarquable : Buscemi, Roth et Keitel sont 'cools' (entendez par là 'bien classes, en mode bad-ass') et Madsen est véritablement le grand point fort de Reservoir Dogs. Psychopathe tapi derrière une apparence flegmatique, Mr. Blonde a marqué tout le monde lors de la fameuse scène de torture sur fond de 'Stuck in the Middle with You', où ses pas de danse font des merveilles.
Comme toujours avec Tarantino, on en arrive à un point pervers où la violence devient à demi-jouissive, notamment avec la scène citée plus haut, mais aussi les 'Mexican stand-off', Roth qui se vide de son sang et la dernière image de Keitel. La BO n'est pas encore ce qu'elle sera dans ses futurs films, mais les quelques morceaux savamment distillés font leur effet, en témoignent l'ouverture et la démarche des gangsters.
C'est aussi l'avènement des dialogues estampillés 'QT', où les explications de 'Like a virgin' côtoient les réflexions philosophiques sur le fait de laisser un pourboire ou non à la serveuse. C'est drôle, surtout que Tarantino lui même y participe, petite apparition sympathique de sa gentille tête de malade.
Un film classe, qui impressionne et qui fait plaisir à (re)voir.