Quantième Art
Pour des gens comme Marco Ferreri, le sens est la perle au cœur d'une huître, qu'en tant qu'artistes ils vont faire de leur mieux pour enjoliver. Sauf qu'en fait d'huître, le sens de Rêve de singe est renfermé par un mollusque dont l'impénétrabilité n'a d'égal que celle de la vie. Normalement, l'étrangeté d'un scénario original enveloppé dans des séquences qui ne sont pas absconses promet toujours un caractère spécial dont les acteurs sont d'ailleurs porteurs, mais si quoi que ce soit imprègne l'esprit du spectateur à la lecture du film, ce n'est que de la fadeur. Que je ne prétends pas expliquer. Peut-être le film a-t-il été réalisé dans une humeur morose ? Toujours est-il qu'on ne sait pas où se mettre quand Ferreri part sur du grandiloquent, notamment avec la poupée géante moche à l'effigie de King Kong ; caricature ? Dérision ? Ou bien se prend-il au sérieux ? Rien de tout cela n'est convaincant.