3 hommes, 1 femmes, un désert. Le désert c'est en quelque sorte une prison à ciel ouvert, sans murs mais qui vous conduit droit vers un avenir sombre, voir la mort. Parti pris pour des couleurs acidulés, une ambiance pop, de nombreux glitch et effets sonores/visuels psychédéliques viennent parsemer ce film bordélique. Un joyeux bordel qui malgré tout finira par être jouissif ...
Pourtant il est difficile de rentrer dans le film avec ses nombreux faux-raccord qui sautent aux yeux et tant son exagération sanguinolente le rend un peu cheap aux allures de nanar. Notamment lors de la séquence où notre héroïne est "prisonnière" de l'arbre, dont son corps est pénétré par une branche dont l'extrémité phallique dépassant du nombril, l'empêche de s'échapper. Et puis on s'y fait ! Le tout devient un exutoire, même si les personnages en font des caisses et deviennent caricaturaux. Le tout rythmé par une musique électro parfois saturée et pulsionnelle habillant avec brio les séquences de suspens pesant comme le battements du coeur sous adrénaline. On retrouve aussi un peu de Bruno Forzani et Hélène Cattet (Amer, Laissez Bronzer les cadavres) avec ces séquences sensorielles, psychédélique et ces porn-shot.
Ces corps ne sont que marionnettes, des pantins que l'on peut modeler, déformer, briser et réparer. Il ne faut pas voir simplement l'histoire d'une femme qui se venge de son viol et sa tentative d'assassinat envers elle, mais plus d'une renaissance, d'un pas sur la nature, d'une inversion des rôles. Le désert n'empêchera pas Lara "Jen" Croft de mener à bien sa mission en bikini et pieds nus. Elle est en quelque sorte une allégorie ou un ange de la vengeance, sauvée par un peu de peyolt et une canette de bière. Du coup, quel intérêt de savoir si c'est réaliste ou pas ? On est venu pour ça non ? C'est ce que le titre annonce non ? Vous n'étiez pas au courant ?