Décidément, difficile de comprendre pourquoi ce film fut tellement mal reçu à l'époque - au point qu'Al Pacino ne tourna plus durant quatre ans à la suite de cet échec retentissant…
Peut-être la faute à une vision non-idéalisée de la Révolution Américaine, à des divergences entre les producteurs et le réalisateur Hugh Hudson (contraint d'accepter un happy end), ainsi qu'à quelques scènes d'un lyrisme appuyé frôlant le ridicule (le père et le fils lorsque ce dernier est soigné par les Indiens, par exemple).
On peut aussi sourire de la façon dont les personnages ne cessent de se croiser "par hasard" sur un territoire aussi peuplé et immense.
Mais pour le reste, cette production britannique à gros budget apparaît plutôt de bonne facture, avec des batailles crédibles et riches en figurants, une atmosphère boueuse et crasseuse de bon aloi, et une caméra très mobile… Sans oublier une distribution qui comprend également Nastassja Kinski (en brune!), Donald Sutherland et Steven Berkoff.
On vit alors la petite histoire à travers la grande, et personnellement je me suis laissé embarquer par cette fresque ambitieuse, sur une période et un évènement dont je connaissais peu de choses.
Un léger bémol sur l'interprétation (parfois inégale) et sur la photo (dans la version que j'ai vue, l'image apparaissait terne), mais l'ensemble vaut le coup d'œil.