Rien à foutre est le premier long-métrage du duo Emmanuel Marre et Julie Lecoustre. Les deux réalisateurs belges avaient déjà travaillé ensemble sur un moyen métrage du premier, D’un château l’autre.
Emmanuel a commencé à écrire Rien à foutre et Julie l'a rejoint en novembre 2018. Au départ, il devait réaliser le film seul, mais il y avait un travail à quatre mains permanent, où le scénario se mêlait à la préparation, l’écriture à une réflexion sur la méthode de travail.
Rien à foutre décrit Cassandre, 26 ans, hôtesse de l’air dans une compagnie low-cost. Vivant au jour le jour, elle enchaîne les vols et les fêtes sans lendemain, fidèle à son pseudo Tinder «Carpe Diem». Une existence sans attaches, en forme de fuite en avant, qui la comble en apparence. Alors que la pression de sa compagnie redouble, Cassandre finit par perdre pied. Dans le rôle titre, on retrouve Adèle Exarchopoulos.
Le film a été présenté à la Semaine internationale de la critique au festival de Cannes, ainsi qu'au Champs-Élysées Film Festival, en 2021.
De sa thématique originale emmenant le spectateur dans les airs et les coulisses de l'organisation des vols low cost, en passant par son titre singulier, Rien à foutre interpelle.
A commencer par le choix des réalisateurs de faire de ce film aérien quelque chose de résolument terre à terre, loin de l'image séduisante et fantasmée des compagnies aériennes et de la vie de rêve et de voyages des hôtesses de l'air et des stewards. Ici, ces derniers sont profondément seuls, vivent une vie désabusée au jour le jour, enchaînant les nuits d'hôtel de seconde zone et les soirées pour combler le vide.
Rien à foutre alterne entre film social, décrivant le caractère précaire de ces travailleurs du ciel, et comédie dramatique, en s'intéressant à la vie de Cassandre, qui peine à sortir la tête de l'eau, rongée par son ennui, ses démons et son passé. Seulement, il ne parvient que rarement à faire la synthèse entre ses deux parties.
Terre à terre, donc, jusque dans son esthétisme bien minimaliste et peu séduisant qui peine à faire oublier les longueurs du métrage dans sa deuxième partie. Reste une belle performance, celle d'Adèle Exarchopoulos, qui ne démérite pas dans un rôle pudique et en retenue.