Un couple américain, Sue et Mort Rifkin, se rend au festival du cinéma de Saint Sébastien. Elle est l'attachée de presse d'une cinéaste français (Louis Garrel) séduisant et fat (au passage, Allen égratigne l'intellectualisme pédant); il est un ancien prof de cinéma qui ne jure que par les grands maîtres européens. D'ailleurs, dans les courts songes de Mort (le double du cinéaste ou du moins son porte-parole), Woody Allen pastiche en noir et blanc Bergman et Fellini, Bunuel et la Nouvelle vague ("A bout se souffle" et "Jules et Jim"). Cet hommage au cinéma européen est peut-être une forme de bras d'honneur à l'Amerique qui a mis Allen au ban.
Pendant que sa femme flirte avec son frenchie, Mort, quant à lui, fait la rencontre d'une jeune et belle docteur espagnole. On peine à croire que cette dernière trouve de l'intérêt au vieil américain et trouve un peu de temps à lui consacrer pendant les quelques jours du festival , mais peu importe. Cette esquisse d'une amitié éphémère a surtout l'utilité d'exposer les regrets de Mort d'être vieux et de ne plus pouvoir prétendre séduire une jeune femme, de dire sa nostalgie qui lui ferait sans doute sacrifier son bagage intellectuel (idée récurrente chez Allen) pour une nouvelle et sensuelle histoire d'amour.
On retrouve par moments des accents alléniens mais "Rifkin's festival" est un film de la vieillesse de Woody Allen qui a perdu depuis longtemps sa verve et, disons-le, son inspiration. Le cinéaste ne semble même plus chercher l'originalité ou la surprise.