Rivière sans retour par pasteque68

Le film devait asseoir la popularité ascendante de Marilyn Monroe. Elle n' en avait déjà plus besoin, à 28 ans quand même . Avec un tournage en extérieur sur les sites grandioses de la province canadienne de l’Alberta, ce film est un chef d'oeuvre.On a le droit tout le long à un itinéraire physique , qui privilégie les dangers naturels aux menaces humaines , comme dans Le jardin du diable d' Henry Hathaway avec le trio Gary Cooper, Susan Hayward et Richard Widmark. Un puma et un duo de prospecteurs se dresseront sur le parcours du trio. Puis, enfin ,les fameux indiens, juste avant le face à face final dans la petite ville. Marilyn Monroe s’entendit très mal avec son réalisateur. Pourtant, la comédienne n’a jamais été ni meilleure ni plus désirable que dans ce western. Au naturel, en jean, rajustant sa tenue vestimentaire devant nos yeux, sans aucune fausse pudeur, elle est superbe. Abordant le format du Cinémascope pour la première fois de sa carrière, avec de lents mouvements d’appareils, Otto Preminger privilégie la majesté irréelle de cette nature sauvage des Rocheuses, en jouant sur la profondeur de champs pour donner un relief saisissant à ces gorges creusées par le torrent . Bien sûr, les inévitables transparences dues aux effets spéciaux de l'époque viennent parfois entacher la saisissante beauté des paysages. Mais, elles offrent au film un certain charme désuet. Puis, les chansons , comme "The River of No Return", "I'm Gonna File My Claim", "Down in the Meadow" et surtout "One silver dollar" que chante Marilyn font partie de la légende. La relation entre les personnages (le père, le fils et la mère de substitution) est aussi très bien développée. On a même droit à une scène de tentative de viol par le héros , tout juste interrompu par les cris d’alarme du petit garçon. A noter que les acteurs firent une partie de leurs cascades eux-mêmes. Marylin fut sauvée deux fois de la noyade par exemple. J'aime beaucoup le début et la fin du film. Quand , dans le dernier plan , Otto Preminger montre les chaussures à talons que Marilyn Monroe a abandonnées pour suivre Robert Mitchum. C'est pur, superbe et bien pensé. Il est à noter un effort d'équité pour l'époque . L'homme et la femme en font autant l'un que l'autre ,fait assez rare . A noter aussi que c'est une famille recomposée qui doit traverser sur cette embarcation de fortune cette très dangereuse rivière. La beauté sauvage des paysages, le suspense de l'aventure vécue sur le radeau, les rapports entre Robert Mitchum et Marilyn Monroe , sont autant de bonnes raisons de voir ce film. Le film s’ouvre sur un cavalier solitaire, qui déambule dans des décors naturels époustouflants. Le réalisateur nous en met plein la vue dès les premières secondes . Ce cavalier, Robert Mitchum, ne tarde pas à gagner une petite communauté de pèlerins et de chercheurs d’or, magnifique océan de tentes , et l'histoire commence. Quel film! J'adore les westerns, surtout les plus purs.