Un beau gâchis, cela ne fait que confirmer tout le mal que je pensais de ce film, raison pour laquelle je m’étais refusé d’aller le voir au cinéma lors de sa sortie, afin de ne pas souiller les souvenirs que j’avais du cultissime film de Paul Verhoeven.
Il a fallu pas moins de trois scénaristes pour pondre cette intrigue aussi lénifiante que soporifique. Le film fait volontairement abstraction des précédents films, ce n’est donc pas une suite et encore moins un remake, mais plutôt un reboot. On retrouve le conglomérat OCP qui a mit au point des robots soldats sur les champs de bataille. Son président espère développer la même arme au sein de la police, pour cela, il doit les humaniser. Le résultat on le connaît, il s’agira d’un policier cyborg appelé RoboCop. Le film s’éloigne de la première version (1987, tout en gardant quelques références.
D’entrée de jeu, on constate rapidement que cette nouvelle version s’avère bien trop édulcorée et aseptisée (il y a près de 30ans, le film avait une classification "Rated R", cette fois-ci, il écope d’un "PG-13"). Un reboot grand public dénuer de tout ce qui faisait la saveur de l’œuvre originelle, à savoir un film dystopique d’une incroyable violence, un polar nihiliste et d’une brutalité rare. Quand Paul Verhoeven faisait des miracles avec un budget (dérisoire comparé à celui-ci) de 13 millions de $, on se demande comment José Padilha (Troupe d'élite 1 & 2 - 2007/2010) s’est démerdé pour se planter avec un budget de 100 millions !
Ce qui choque le plus ici, c’est qu’il faille attendre 65min (sur 120min) pour enfin voir RoboCop sur le terrain, à la poursuite des malfrats, quant il ne fallait que 30min dans le film d’origine (on n’était pas venu pour voir de la bureaucratie mais RoboCop faire son taff !). Ce reboot ne cesse de faire du remplissage, il brasse du vent pendant deux longues heures, sous couvert d’être une satire politico/médiatique, clairement on se fait chier ! Un huis-clos où rares sont les plans en extérieur qui ne sont pas numériquement et salement reconstitués. Rares sont les fois où l’on peut voir RoboCop évoluer en pleine ville (quand on sait que les ¾ du film ont été tournés en intérieur, on peine à comprendre où sont passé les 100 millions de $, en dehors des pauvres incrustations en CGI et le salaire de certains acteurs qui ne servent que de caution pour mieux vendre leur soupe aux spectateurs).
Joel Kinnaman fait pâle figure comparée à Peter Weller (aucun charisme) et malgré toute la sympathie que j’ai pour Michael Keaton & Gary Oldman, clairement ils n’apportent aucune plus-value au film, encore moins Samuel L. Jackson, dont on cherche encore à ce jour son utilité. Et que penser du design de l’armature de RoboCop qui nous fait clairement regretter celle de 1987.
Un reboot aussi prévisible qu’inutile. Autant voir et revoir l’œuvre d’origine, qui semble avoir été réalisé avec les moyens du bord en comparaison. Tellement plus nerveuse et jouissive, comparé à cette grotesque resucée…
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La franchise au complet :
│ RoboCop (1987) ★★★★
│ RoboCop 2 (1990) ★★★☆
│ RoboCop 3 (1993) ★★☆☆
│ RoboCop 4 (1994) ★☆☆☆
│ RoboCop (2014) ☆☆☆☆