50% politique 50% action 0% subtilité
Il y a un problème majeur avec RoboCop 2014. Je l'ai vu il y a une semaine, je me suis dit qu'il fallait que je revois l'original pour pouvoir le critiquer. Chose que j'ai faite, et maintenant je ne m'en souviens plus franchement ; pas sûr que ça soit une très bonne chose...
Malgré ça, il est très clair qu'il y a des choses très fortes dans ce RoboCop. Samuel L Jackson, Michael Keaton et Gary Oldman, à eux trois, forment une partition magistrale. La séquence d'ouverture sur le premier dans son show est terrifiante, actuelle et résume à elle seule le propos du film. Le deuxième, un entrepreneur milliardaire charismatique, représente lui aussi une part du rêve américain, celle dans laquelle les entrepreneurs peuvent arriver au sommet et même un peu plus, dans laquelle les entreprises sont au service de l'Amérique et non l'inverse. Quant au dernier, presque à contre emploi, un scientifique torturé entre éthique et sa volonté de poursuivre ses recherches, son interprétation est toujours aussi juste.
Est-ce que ces trois grands noms font un film ? Oui, s'il le fallait, mais RoboCop ne se résume pas à ces trois talents. Sa prise à contre-pied presque totale du premier RoboCop est une excellente surprise (quand Total Recall : Mémoires programmées n'est qu'une resucée scène par scène du premier, par exemple). C'est toujours un super flic, mais c'est dès le départ Alex Murphy et son cheminement est presque l'inverse de celui de l'original. Il ne faut plus à Alex Murphy redécouvrir son humanité, il lui faut maintenant accepter pleinement sa part de machine.
Le propos n'est plus le même, il ne faut plus dénoncer les errances d'une société toute puissance, il faut maintenant dénoncer un virage sécuritaire, il faut dénoncer l'influence de ces sociétés sur la vie politique, il faut dénoncer l'impact des media dans la fabrique de l'opinion. Travail accompli, sans la moindre subtilité.