Triste mode du remake. Triste position de réals parfois talentueux coincés par une comparaison inévitable. Triste position également du spectateur coincé, lui, entre la rage cynique de vouloir détruire tous ces sacrilèges sur pellicule, et essayer tant bien que mal de repérer les rares qualités, que l'on peut tirer des quelques différences mécaniquement voulues, pour essayer de se démarquer du modèle.
Robocop nouvelle génération se pose clairement dans cette mouvance de films de commande sans intérêt, forçant des cinéastes de talent, à se soumettre aux volontés de studios incompétents.
Alors oui, s'il fallait être honnête, on peut lui reconnaître une première partie plutôt bien construite. En effet, en se démarquant le plus possible de l'original (ici Murphy est conscient de son corps et de son passé), le film arrive à poser des enjeux humains intéressants. Le rapport de Robocop avec sa famille et son médecin parvient sans peine à impliquer le spectateur et cela culmine dans une scène réellement tétanisante où Murphy découvre son nouveau corps.
Malheureusement, la deuxième partie voit tout son intérêt s'effondrer, avec un rythme en chute libre et une enquête dont on se fout royalement. Avec ces scènes d'action de jeux video et ce coté propre pour toute la famille, le film s'enfonce dans les méandres du désintérêt total.
Et encore un remake qui ne s'assume pas. Ou comment différer au maximum pour avoir un argument de vente mais sans trahir l'original ? Comment moderniser un concept tout en restant dans l'hommage (reprise de l'armure d'origine jusqu'à la reprise du thème de Poledouris !) ? Bref f*ck la logique.
En résulte donc un film pas catastrophique comme certains remakes, mais juste insipide, inoffensif, qui s'oublie aussitôt vu, dans lequel on peut néanmoins voir quelques éléments intéressants que le réal aurait surement pu exploiter avec plus de libertés.