Rocky
7.4
Rocky

Film de John G. Avildsen (1976)

Mon premier Rocky ne fût pas le premier Rocky.


Notre première rencontre l'opposa à Clubber Lang. Branlée magistrale d'un Mister T à un Monsieur B perdu dans les affres de la notoriété. La tête toute tourneboulée par les biftons et la fiesta la fiesta, l'Italian Stallion se prend les pieds dans le tapis et y finit, d'ailleurs. Avant de se reprendre avec l'aide des adversaires d'hier et de l'amour de toujours. Revanche pour la reconquête du titre et la fierté atteinte. L'étalon enverra donc valser le Barracuda (celui de la A-Team, pas celui d'Alexandrie ni celui d'Alexandra).

Eye of the Tiger. Mon premier Rocky. Mon premier Stallone en salle.

En sortant, du haut de mes bientôt six ans, je voulais devenir boxeur. En fait non, je voulais être champion du monde. Mais pas n'importe quel champion : je voulais être Rocky Balboa.


Le vétéran et le boxeur.


Par ce numéro trois, Stallone entra pleinement dans ce qui était alors ma courte vie de cinéphage. Je n'imaginais pas l'importance qu'il y prendrait les quelques années suivantes. Les deux Rocky précédents en vidéo peu de temps après cet oeil du tigre inaugural. Et puis, sans conteste LE FILM, qui fît basculer Sly au panthéon des figures héroïques de mon enfance : Rambo.


Rocky Balboa et John Rambo souffrent du même mal. Amalgamés à l'image des suites qui découlèrent de leurs succès premiers, ces deux personnages sont pourtant, à l'origine, à l'exact opposé de ce qu'ils deviendront.


En attendant, s'il est moqué, Sly remplit le tiroir-caisse et devient une véritable star de l'Amérik reagannienne et du monde libre (sans blague ?). Eighties-paillettes-champagne contre rideau de fer.

Pour ma part, le boxeur et le vétéran inscriront un sincère attachement à l'acteur, peu importe les up & down. De Cobra à Judge Dredd, en passant par Tango et Cash, Démolition Man, et même Arrête où ma Mère va Tirer ou encore le magistral Copland, je garderai beaucoup d'affection pour le bonhomme.


L'outsider romantique.


Dans ma tête de gamin, Rocky était sinon invincible (Clubber Lang), celui qui gagnait à la fin. Et pourtant.

Il était un champion adulé. Berlines et billets verts. Et pourtant.

Un champion sûr de de lui, de sa force, de son charme. Succès sur le ring et auprès des femmes. Et pourtant.


Rocky, le premier film, n'a jamais été un film sur la boxe. Prétexte et amour pour le noble art contextualisant cette énième version de l'American Dream. Le film dépeint un quartier pauvre, des personnages simples dans leur quotidien de petites gens. Parmi eux, un colosse à chapeau un peu paumé, gentil gros bras d'un caïd local et qui boxe à ses heures perdues s'éprend de la sœur d'un copain alcolo et râleur. Drague maladroitement charmante dans la pauvreté environnante.

Alors, le champion en titre offre à notre loser sympathique une chance inespérée. En quête d'un coup médiatique, et des billets qui en découleront, Apollo Creed défie un inconnu, un outsider improbable sorti de nulle part. Rocky Balboa sera donc celui-là. C'est écrit, seule la victoire peut l'attendre au bout du métrage. Et pourtant.

Stallone, filmé par Avildsen, ne montre pas une défaite sportive mais la victoire de la volonté de vivre son rêve, même si le travail sera difficile et le challenge compliqué. Outre fierté du devoir accompli, Rocky gagne la fille et donc l'amour, toujours simple, entre des gens simples. ADRIAAAANNN !!!


Rocky premier du nom est une comédie dramatique emporté par la prestation d'un Sylvester Stallone, aussi auteur du scénario, d'un naturel confondant dans ce rôle de loser magnifique.

Et puis Talia Shire, la frangine Corleone planquée sous un bonnet enfoncé jusqu'aux oreilles et d'épaisses lunettes estampillées vieille fille.

Et puis Burt Young, meilleur pote et futur beauf, un peu jaloux, un peu roublard, nid à emmerdes, un coeur énorme bien dissimulé derrière des lamentations permanentes.

Et puis Burgess Meredith, entraîneur agecanonix, brindille à coups de gueule motivateurs qui font baisser la tête à son colosse de boxeur fausse patte.

Et puis Carl Weathers en champion, future victime du Prédator, futur Action Jackson, gueule bien connu des fanas des actionners eighties.

Et puis la partition de Bill Conti, inoubliable.


Pas loin du chef-d'œuvre. En plein dans le Culte !

Sly, I love You !!!

Créée

le 31 janv. 2023

Critique lue 9 fois

Goloumledosfin

Écrit par

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